S'abonner

Les règles d’accès indirect SAP changent, mais le flou demeure

Suite à la décision rendue par la Haute Cour de Londres en 2017 condamnant Diageo à verser à SAP® plus de 54 millions de livres sterling d’arriérés en contrepartie de l’accès indirect à ses logiciels, un vent de panique avait soufflé parmi les clients SAP du monde entier, inquiets de connaître la suite de l’affaire... ou de se retrouver à leur tour sur le banc des accusés.

Début avril 2018, SAP a tenté de calmer les esprits avec l’introduction de nouvelles règles de licence d’accès indirect (rebaptisé accès numérique), afin de faire entrer son modèle de licence dans un XXIe siècle en évolution constante, avec sa foule de périphériques, de clouds, de bots et autres plates-formes et applications tierces. 

Cette nouveauté, censée apporter de la clarté grâce à une nouvelle métrique de licence, soulève encore de nombreuses questions et incertitudes sur le plan de la gestion actuelle des licences SAP.

Accès humain ou accès numérique ?

L’accès direct SAP, désormais appelé « accès humain », reste basé sur un package de modèle de licence Utilisateur Nommé Plus pour la plupart des solutions sur site. Jusqu’à présent, ce modèle de licence (désormais qualifié d’« ancien ») s’appliquait à la quasi-totalité des scénarios d’accès indirect/numérique, entraînant d’importants coûts additionnels.

Conformément à l’ancien modèle de licence et à la nouvelle politique entrée en vigueur en juillet 2017 pour l’accès indirect, la plupart des scénarios d’accès par des tiers (à l’exception de certains scénarios d’affaires O2C/P2P et de l’accès statique et de lecture) restent couverts par la politique de package Utilisateur Nommé Plus.

Les nouvelles règles de licence SAP (en vigueur dès avril 2018) en matière d’accès numérique proposent un octroi de licence basé sur la métrique « Documents », qui reconnaît neuf types de document différents pour les ventes, les factures et d’autres résultats opérationnels. La demande de licence basée sur documents est déterminée uniquement par la création initiale de l’un de ces types de document. La lecture, la mise à jour ou la suppression d’accès attribuée à un tel document n’entraîne aucun frais supplémentaire.

Moins de complexité... Vraiment ?

Le nouveau modèle de licence basé sur les types de document soulève d’autres zones d’ombre et laisse de nombreuses questions sans réponses. Il convient donc de rester vigilant, de suivre l’actualité et l’évolution de la situation, tout en se préparant.

Étant donné que la licence basée sur documents constitue le modèle de licence exclusif pour l’accès numérique, une distinction entre les différents types d’accès pouvant déboucher sur la création de documents est requise sur le plan technique. Si la création de documents via l’accès humain et l’accès d’applications SAP (y compris des applications tierces de SAP LPC) est couverte par d’autres types de licence, le trafic entrant issu de l’accès numérique déclenchera le comptage des licences basées sur documents.

Les différents identifiants (côté expéditeur) et la mesurabilité (côté destinataire) sont, par conséquent, nécessaires. Selon SAP, les identifiants et la mesurabilité nétaient pas complètement disponibles avant août 2018.

Trois options s’offrent aux clients SAP :

  1. Ne rien faire et conserver leurs contrats existants : l’ancien modèle de licence s’applique à tous les scénarios
  2. Échanger les licences existantes (ex. : exécution d’ordres de vente/service) contre le nouveau modèle de licence basé sur documents
  3. Convertir les contrats actuels en un nouveau contrat grâce aux licences basées sur documents et à S/4HANA

La troisième option rend S/4HANA intéressante car SAP souhaite convertir les clients à cette solution. La deuxième option soulève une question principale : l’échange de licence s’avèrera-t-il plus économique ou plus coûteux ? Sans mesurabilité côté destinataire, il semble difficile, voire impossible, de comparer les coûts de façon précise et valide.

L’art de gagner du temps par SAP

En attendant, les fournisseurs de gestion des actifs logiciels travailleront avec SAP sur les détails techniques.

Les licences basées sur documents constituent une avancée positive pour la gestion des accès indirects/numériques. Si les règles sont désormais adaptées à la réalité du paysage numérique actuel, les inconnues qui subsistent nous poussent à n’être que modérément optimistes.

Tant que la promesse de transparence de SAP ne se traduit pas dans les actes, l’attentisme reste de mise côté client afin d’obtenir un maximum d’informations et d’attendre la suite des événements.

Partager l'article

Autres articles intéressants :