En 2023, le coût des licences Oracle Java a nettement augmenté, et leur gestion gagné en complexité. Cette évolution est principalement due à l’introduction d’une nouvelle métrique concernant les abonnements Java SE et Java SE Desktop, baptisée « Java SE Universal Subscription ».
Cette métrique basée sur le nombre d’employés modifie radicalement la manière dont est calculé le coût des licences Oracle Java. Plus précisément, ce changement pourrait multiplier par 10 le coût de vos licences Java ! Dans cet article, nous allons vous expliquer les tenants et les aboutissants de cette petite révolution.
Le coût des licences peut varier considérablement
Au sein de l’environnement Oracle, les installations Java ne font pas systématiquement l’objet d’une licence ; ainsi, certaines le sont uniquement si elles font partie d’une offre commerciale. Les versions Java 6 et Java 7 restent gratuites, mais ne bénéficient pas de mises à jour publiques. La version 8, en revanche, nécessite une licence, mais les clients ne savent pas toujours qu’ils disposent de cette version, ni s’ils possèdent un nombre de licences suffisant.
Pour savoir si vous avez besoin d’un abonnement, vous devez dans un premier temps vérifier votre contrat d’utilisation de Java, ainsi que les versions et fonctionnalités Java que vous utilisez, avant de définir si ces installations nécessitent une licence. Seule cette visibilité permet aux entreprises d’évaluer leur situation en matière de conformité, ainsi que de résoudre les problèmes y afférents dans l’optique d’un éventuel audit.
Les installations Java ne nécessitent pas nécessairement une licence :
- Si vous utilisez Java dans le cadre d’un accord de licence spécifique aux logiciels binaires (BCL — Binary Code License Agreement) ou d’une licence gratuite (NFTC — No-Fee Terms and Conditions), il n’est pas nécessaire de souscrire un abonnement ;
- En revanche, si vous utilisez Java dans le cadre de l’accord OTN (Oracle Technology Network), un abonnement est nécessaire.
Comment les licences Java étaient-elles octroyées aux entreprises jusqu’à présent ?
Pendant de nombreuses années, Oracle a utilisé deux métriques pour mesurer la nécessité d’acheter des licences :
- Licence Utilisateur Nommé Plus — NUP (Named User Plus) : un Utilisateur Nommé Plus est un unique individu autorisé à utiliser le logiciel, quel que soit le nombre de machines ou de sites à partir desquels il y accède.
EXEMPLE : si 100 employés doivent utiliser une application basée sur Java et que chaque employé est considéré comme un « utilisateur nommé » (Named User), la société doit acheter 100 licences « NUP ».
- Licence « Processeur » : mesure le nombre de processeurs physiques ou virtuels qui exécutent le logiciel Java. Cette métrique était généralement utilisée pour les infrastructures à base de serveurs (physiques ou virtuels).
EXEMPLE : si vous exécutez une application Java dans une grappe de 10 machines virtuelles et 2 hôtes comptant chacun 20 cœurs de processeur, vous avez besoin de 2 * 20 cœurs * 0,5 (si les hôtes sont architecturés autour de processeurs Intel Xeon), soit 20 abonnements « Processeur » Oracle Java.
Comment les licences Java sont-elles concédées aujourd’hui ?
La métrique « Employé » s’appuie sur le nombre d’employés que compte votre entreprise selon la définition Oracle suivante :
- Tous vos employés à temps plein, à temps partiel et temporaires ;
- Tous vos employés à temps plein et à temps partiel, ainsi que les employés temporaires de vos agents, contractants, sous-traitants et consultants qui soutiennent vos opérations commerciales internes.
EXEMPLE : votre entreprise compte 20 000 employés, mais un seul d’entre eux a téléchargé, mis à jour et utilisé une version commerciale du logiciel Java. Pourtant, vous devez payer pour l’ensemble des 20 000 employés, ce qui représente un coût annuel de 1 620 000 dollars pour une seule et unique installation de Java !
Prenons à présent un exemple plus réaliste, et comparons la métrique précédente à la nouvelle. La situation est encore loin d’être intéressante.
EXEMPLE : votre entreprise emploie 6 000 personnes, à savoir 3 500 employés internes et 2 500 employés extérieurs (sous-traitants) ; Java est déployé sur 500 processeurs.
L’année dernière, vous avez payé les sommes suivantes selon les métriques NUP et Processeurs :
- 3 500 utilisateurs nommés NUP : 3 500 utilisateurs * 1,75 $ * 12 mois = 73 500 $ ;
- 500 processeurs : 500 processeurs * 22,5 $ * 12 mois = 135 000 dollars ;
- Total : 73 500 +135 000 = 208 500 $.
Désormais, conformément à la nouvelle métrique basée sur le nombre d’employés, vous devrez payer 756 000 $ par an (6 000 employés * 10,5 $ * 12 mois).
Dans cet exemple, la somme versée sera près de quatre fois supérieure à celle que vous avez réglée l’année dernière, ce qui montre que le prix d’une licence Java a considérablement augmenté, passant de 1,75 à 10,5 $. Les risques de conformité et le coût de licences sont considérables pour votre entreprise.
Il est à noter que le nombre d’employés est limité à 50 000 processeurs (hors PC de bureau et ordinateurs portables). Au-delà, une licence supplémentaire doit être acquise auprès d’Oracle. Si vous utilisez Java sur plus de 50 000 processeurs, vous devez acheter une licence supplémentaire.
Dans la mesure où vous devez acheter au moins une licence commerciale Oracle Java, il n’est pas nécessaire de déterminer le nombre exact d’installations Java au sein de votre entreprise, de sorte qu’Oracle peut très facilement vous envoyer une facture très élevée. Le service Ventes d’Oracle vous contactera simplement pour vous indiquer que vous avez mis Java 20 fois à niveau (upgrade) et vous demandera de régler la somme correspondant à vos 6 000 employés.
À quoi correspond la nouvelle métrique si j’ai déjà un contrat en cours avec Oracle ?
Oracle a déclaré que les clients qui utilisent actuellement des produits couverts par un abonnement Java SE continueront à bénéficier des avantages initiaux tout en ayant la possibilité de renouveler leur contrat selon les conditions et métriques existantes. Mais en dépit de cette déclaration, l’approche future d’Oracle à l’égard de Java demeure incertaine et peut évoluer.
Le lancement du modèle d’abonnement Java SE Universal Subscription comporte certains risques :
- Incertitude quant à la tarification pour les abonnés existants : personne ne sait si les tarifs resteront identiques ou s’ils augmenteront lors des futurs renouvellements.
EXEMPLE : aujourd’hui, je peux encore renouveler mon abonnement Java avec les anciennes métriques et aux anciens tarifs. En revanche, si je dois le renouveler d’ici 1 ou 2 ans, Oracle risque de ne pas accepter de me facturer selon l’ancienne métrique ou de m’envoyer une facture plus élevée.
- Il est possible que je ne puisse acheter des licences Java supplémentaires selon les anciennes métriques ou que leur prix soit beaucoup plus élevé. Une situation similaire s’étant déjà produite avec la métrique « Appareils simultanés » (Concurrent Device) d’Oracle Database, le risque est palpable.
EXEMPLE : je dispose actuellement de 10 licences Java, mais en raison de l’essor de mon activité, je vais en acquérir 10 supplémentaires au cours des trois mois à venir. Lorsque je l’ai contacté à ce sujet, l’éditeur m’a dit que je devais basculer sur la métrique « Employé ».
White paper:
Guide de la gestion des actifs logiciels pour Oracle
Maîtriser la gestion des licences Java en 5 étapes
1. Dressez un tableau d’ensemble de vos produits Java.
L’exécution d’inventaires à intervalles réguliers, ainsi que la mise en œuvre d’outils de surveillance tiers, fournissent en temps réel une vue panoramique de votre environnement Java.
Nous vous recommandons vivement d’utiliser un outil vérifié par Oracle, par exemple USU Oracle Optimization. Cette solution propose un aperçu complet de vos installations Java (gratuites/commerciales/tiers), ainsi que des appareils ou machines virtuelles qui y sont installés. Elle fournit également des informations concernant le nombre de licences Java nécessaires et le coût correspondant.
2. Optimisez vos installations Java.
Évaluez les applications qui nécessitent une version commerciale de Java, ainsi que les applications où Java peut être supprimé, déclassé ou remplacé par une option tierce. Notre solution USU Oracle Optimization vous indique où votre présence Java peut être minimisée et vous indique les avantages dont vous bénéficierez en quittant Oracle Java par rapport au coût induit.
3. Préparez-vous sans attendre à un audit et des négociations.
Bien qu’Oracle puisse utiliser les abonnements et téléchargements effectués par les employés comme une preuve d’usage, il est important de demander un audit officiel. Si vous décidez de supprimer ou de réduire le nombre d’installations Java en amont de l’audit, vous éviterez peut-être de payer pour Java. Si vous avez considérablement réduit votre empreinte Java, vous réussirez peut-être à négocier une baisse de tarif ou des conditions plus favorables avec Oracle.
Un outil comme USU Oracle Optimization peut vous aider à préparer efficacement un audit ; cette solution officiellement vérifiée par Oracle comme alternative à ses propres méthodes de collecte de données permet de fournir à l’éditeur des informations précises et fiables à propos de votre environnement Java ; vous occupez ainsi une position plus confortable pour négocier, tout en tenant les auditeurs d’Oracle à l’écart de votre infrastructure informatique.
4. Surveillez les nouvelles installations Oracle Java, même si vous avez opté pour un autre éditeur de logiciels.
Compte tenu de la facilité avec laquelle une version commerciale de Java peut être téléchargée et réinstallée, il est important de surveiller cette éventualité pour mieux la prévenir. La solution USU Oracle Optimization collecte des données quotidiennement dans le but d’identifier les nouvelles installations inattendues dans votre environnement, puis de les désinstaller avant qu’elles ne posent un problème de conformité.
5. Limitez l’utilisation, l’installation et le téléchargement de nouveaux logiciels Oracle Java dans votre environnement informatique.
La solution USU Oracle Optimization ne peut vous aider face à de telles situations, mais l’établissement de règles et de processus informatiques clairement définis vous sera très utile. En conjuguant visibilité et transparence, vous pouvez entamer le processus de mise en conformité avant qu’Oracle ne vous contacte.
Soyez vigilant, veillez à votre conformité et économisez de l’argent et des ressources à long terme. Pour en savoir plus, contactez-nous dès aujourd’hui et demandez une démonstration gratuite !